Femmes au travail dans les rizières de Savannakhet au Laos.

La province de Savannakhet, la porte du Sud Laos

Avec 15 % de la population, la province de Savannakhet est la plus peuplée du Laos et Savannakhet la seconde plus grande ville du pays derrière la capitale. C’est une région originale sous bien d’autres aspects. On y a découvert des dinosaures. Les lieux sacrés du bouddhisme font l’objet d’une très grande vénération mais la région est aussi une de celle où le christianisme s’est le plus développé. La magnifique nature abrite des espèces animales très particulières.

Et puis la province de Savannakhet est celle de la fameuse piste Ho Chi Minh, ce faisceau de pistes utilisé par le Vietminh pour soutenir les communistes du Sud Vietnam. La zone a connu un déluge de feux durant la guerre secrète. Les avions américains ont bombardé à tout va, y compris avec des produits chimiques, un vaste secteur dans lequel les stigmates demeurent aujourd’hui très nombreuses. La piste Ho Chi Minh, avec la province du Houa Phan, point d’appui du Pathet Lao, ont le triste record d’avoir été les régions les plus bombardées du Laos.

Si le Sud et le Nord du Laos sont souvent comparés pour leurs différences, en revanche, le même sentiment de naturelle sympathie se dégage des habitants aux sourires éclatants.

Photographie portrait de Josué Hoffet
Josué Hoffet a donné son nom
au lycée français de Vientiane

Savannakhet, la province des dinosaures

La province de Savannakhet possède plusieurs sites fossilifères datant du crétacé. En 1942, le paléontologue français Josué Hoffet découvre à Tang Vay, les restes d’une nouvelle race de dinosaure, un titanosaure sauropode, le Tangvayosaurus Hoffetti. En 1943, il met au jour le squelette d’un hadrosaure, Mandschurosaurus laosensis, un drôle de dinosaure à bec de canard. L’histoire passionnante de ces dinosaures et des recherches paléontologique au Laos est à découvrir au musée des dinosaures de Savannakhet.

Hotay Pidock, bibliothèque bouddhiste au laos
Hotay Pidock : la bibliothèque bouddhiste

Savannakhet, aux sites sacrés

Sans doute érigé au IXe siècle avant d’être restauré au XVIe siècle, le That Inheng est, avec le That Luang de Vientiane, l’un des plus sacrés stupas du Laos. Comme souvent pour les sites hautement vénérés, les croyances se contredisent ou, à l’inverse, s’entremêlent. Certains remontent les tout débuts de sa construction au IIIe siècle avant JC, par décision de l’empereur indien Ashoka. Il contiendrait une relique de la colonne vertébrale de Bouddha ainsi que la souche d’un arbre sous lequel Bouddha aurait prononcé un sermon. Mais un sermon déclamé en Inde, ou ici, au Laos, comme d’autres en sont persuadés ?

A Hotay Pidok, la bibliothèque bouddhiste présente une collection de manuscrits vieux de plus de deux siècles écrits dans les alphabets Kham pali et lao.

Ici comme ailleurs, la colonisation s’accompagnera d’une christianisation. En 1918, le premier abbé de Vat Taleow fait construire une église qui sera détruite en grande partie par les bombardements américains en 1969. Églises et chapelles sont très présentes dans le Sud du pays.

Carte du Laos - la piste Ho Chi Minh
1965 : en bleu, sur une carte des
opérations US, la piste Ho Chi Minh

Savannakhet, la nature animale

La jungle de la province de Savannakhet protège de nombreux animaux. A Dong Muang, dans le district de Champhone, la forêt des singes permet ainsi d’observer une population de macaques rhesus. La région sert aussi de refuge pour la tortue géante à carapace molle.

Dans tout le Sud Laos, le culte des animaux se traduit sous forme symbolique. Le Vat Sayaphou, le plus ancien et le plus grand temple de Savannakhet, est décoré d’éléphants mais aussi de chameaux et de rhinocéros… Les plans d’eau s’appellent le lac de la tortue ou le lac aux crocodiles.