Aux marches septentrionales du Laos, la nature exprime ici toute son exubérante beauté. Sous les frondaisons d’une jungle luxuriante, un labyrinthe de rivières se coule au pied de collines escarpées. Ces cours d’eau rejoindront pour la plupart le bassin de la splendide rivière Nam Ou qui se noie à son tour dans le turbulent Mékong à Pak Ou.
L’histoire de la région est marquée d’une succession de conflits tribaux entre les tribus présentes et d’autres repoussées de Chine. Les villages de nombreuses ethnies constellent toujours aujourd’hui le territoire de leurs coutumes les plus originales et de leurs couleurs chatoyantes : Akha, Lolo, Ho, Tai Dam, Kamu...
Les Français pacifieront la zone en y chassant les bandes pirates chinoises et autres Pavillons noirs et en la contrôlant par un réseau de postes militaires.
Réputée il y a peu encore pour sa culture de l’opium, la zone est devenue un espace privilégié pour les randonneurs, les amoureux de la diversité culturelle et les passionnés de nature.
Phongsaly, aux confins du Laos et de la Chine
A l’époque où les Français s’y installent, la ville est réputée comme « le dernier poste avant la Chine », laissant imaginer par là une espèce de bout du monde où l’on ne vient certainement pas par hasard et réservée aux aventuriers. D’autant que la culture de l’opium y était florissante jusqu’à ce que le gouvernement, à l’aube des années 2000, ne décide de s’engager résolument contre la drogue.
Aujourd’hui, Phongsaly est surtout un repére de trekkeurs désirant profiter pleinement d’une nature exceptionnelle tout en s’immergeant dans le quotidien de tribus à la culture et aux rites encore préservés.
Spécificité : au village de Komaen, à une demie-heure de Phongsaly dans la montagne, un thé très parfumé est encore récolté à la cime d’arbres vieux parfois de 400 ans, dans une véritable forêt de théiers.
La jungle du Nord Laos est l’un des tous derniers endroits de nôtre planète où l’on trouve encore des théiers à l’état sauvage et poussant naturellement.
Bassin de la Nam Ou, un paradis sauvage
Bordée de somptueux paysages créés par la nature si particulière des monts karstiques, véritables pics hirsutes plantés là par quelques géants, la Nam Ou traverse le Nord Laos sur près de 450 km, avant de se jeter dans le Mékong à Pak Ou.
Nous sommes ici dans le pays historique des Kamu dont le royaume légendaire se situerait près de Muang Ngoi. Mais, une multitude de tribus, Akha, Tai dam…, partagent les rives de la rivière, profitant de sa générosité.
Nous sommes bien au paradis des randonneurs, rêvant de découvrir une jungle parsemée de cascades, les coutumes et les sourires accueillants des populations des villages. Et puis, les splendeurs de la descente de la rivière, en bateau traditionnel, en kayak, ou en compagnie des pêcheurs…
Pak Ou, les grottes sacrées
Haut lieu de pèlerinage, les grottes de Pak Ou abritent d’innombrables statuettes de Bouddha, de toutes tailles, de toutes natures, de tous âges. Abandonnées là aux lents outrages du temps, elles symbolisent avec une pédagogie toute asiatique le grand principe bouddhique de l’impermanence.
Certaines sont des ex-voto déposés pour une requête, d’autres en remerciement pour la réalisation d’un vœu. Mais il y a aussi toutes celles que leur propriétaire ont confié au site afin qu’elles se chargent pendant quelques années de son énergie puissante avant de les récupérer.
Vous êtes ici dans un endroit mystique à approcher avec les yeux d’un bouddhiste lao.