Circulation

Pour vous déplacer, vous trouverez sans difficulté des taxis en ville et des tuktuks jusque dans les gros villages. Pour les trajets plus longs, il faudra envisager le mini-van privé ou public, les bus de jour ou de nuit. Les bus de nuit ont toutefois la mauvaise réputation d’être tout à la fois d’un confort sommaire (les petites couchettes pour deux personnes sont comblées au fur et à mesure de l’embarquement des passagers) et dangereux (les trajets sont longs et périlleux, les obstacles découverts plus tardivement compte tenu de l’obscurité).

Les moyens publics naviguent essentiellement sur la route N13 qui traverse le Laos du Nord au Sud et sur les transversales en direction des pays voisins. Pour faire un circuit – la boucle du Khammouane, la boucle des Bolovens par exemple - il faut envisager d’autres types de transport : le minivan privé avec conducteur ou la location.

Il est assez facile de louer un véhicule au Laos, qu’il s’agisse d’une voiture ou d’un deux roues. Mais nous attirons vivement votre attention sur les inconvénients et les dangers de la conduite (cf. les paragraphes détaillés ci-après). La voiture avec conducteur et guide est de loin la meilleure option « sérénité ».

En théorie, la conduite s’effectue sur la droite de la chaussée et la priorité est à droite. Les limitations de vitesse sont de 50km/h en ville et de 80km/h sinon. Les conditions de circulation font que l’on roule généralement beaucoup moins vite, en ville comme à la campagne.

Il faut au moins 16 ans pour conduire un scooter, et le permis laotien associé. Le port du casque est obligatoire. Mais tout cela ne saute pas forcément aux yeux lorsqu’on observe au quotidien les usagers de la route.

Pour les étrangers, la détention du permis international est obligatoire.

Si vous optez pour la conduite au Laos (voiture ou scooter), contrôlez bien les clauses de votre assurance avant le départ et ayez un œil tout particulier sur les aspects juridiques en cas de sinistre ou de litige. Lors d’un accrochage avec un conducteur lao, vous aurez sans doute du mal à faire valoir vos droits face aux policiers parlant exclusivement lao.

En cas de location, notamment d’un scooter, l’usage veut que l’on vous demande une caution et votre passeport. Nous vous conseillons toutefois de négocier pour ne pas laisser de documents ou, tout au moins, un document administratif de moindre importance que votre passeport.

La conduite peut paraître "pittoresque". Il est d’usage de s’arrêter sans préavis et sans prendre la peine de se ranger, juste devant l’étal de son vendeur préféré à qui l’on achète par la fenêtre de sa voiture ; les virages sont généralement largement coupés par les conducteurs venant de votre droite ; les carrefours sur les rares double-voies bloquent régulièrement les files de gauche ; personne ne semble vraiment savoir qui a la priorité ; et la conduite à contresens habituelle par tous ceux qui croient ainsi gagner du temps.

Toutes ces gênes provoquent des déboîtements immédiats, souvent sans le moindre regard derrière et sans clignotant, sinon parfois un petit geste de la main.

Et puis il y a toutes les règles respectées et déconcertantes en regard de celles dont vous pouvez avoir l’habitude : les coups de klaxon - ils sont très rares - ne signifient pas un inamical ‘fais gaffe !’ mais tout au contraire un, ‘fais attention, je m’apprête à te dépasser’ ; la personne qui fait un appel de phares n’invite pas à passer mais, tout au contraire, prévient les autres usagers qu’elle prend le passage ; il ne faut pas s’arrêter à un feu rouge sur la file prévue pour tourner à droite mais passer en faisant attention à la circulation.

Heureusement, les Laotiens roulent doucement.

L’état des routes peut laisser à désirer. La saison des pluies provoquent de nombreux « nids de poule » - on dit parfois ici, compte tenu de leur profondeur, des « nids d’éléphants » - et, beaucoup de chemin restent encore à l’état de pistes non asphaltées.

Les routes traversent régulièrement des villages avec leurs lots d’enfants jouant ou rentrant de l’école, et d’animaux. Chiens, poules, buffles, vaches, vagabondent librement sur la chaussée, y compris dans les faubourgs de Vientiane.

Si les petits tracteurs agricoles gênent parfois la circulation compte tenu de leur faible vitesse, les gros camions et les bus peuvent tout à la fois peiner difficilement sur les routes de montagne ou, au contraire, débouler en doublant à tout va dans la descente ou la route de plaine.

Si les panneaux indicateurs sont souvent transcrits en alphabet latin dans les villes, ils ne sont plus qu’en lao dès que l’on sort des centres ou des grands axes. Il vaut donc mieux comprendre la langue pour les lire ou pour pouvoir profiter des explications que vous auriez à demander en chemin. D’autant que n’ayant peut-être pas l’habitude des langues tonales, vous pourriez être inaudibles des habitants.

Bien sûr, les cartes existent. La langue laotienne possédant son alphabet propre, les noms sont toutefois traduits en différents systèmes phonétiques. La comparaison de deux cartes peut donc laisser perplexe quand à l’homonymie effective des noms utilisés pour un même village. Et puis, comme pour les particuliers, il y a parfois, le nom officiel et le nom d’usage (souvent celui en langue locale de l’ethnie habitant par ici).

GPS et toutes les applications du type MapsMe fonctionnent très bien. Avec votre téléphone, vous n’aurez ainsi aucune peine à vous diriger en ville. Vous saurez où vous êtes et trouverez plus ou moins facilement à indiquer votre prochaine destination de visite ou l’hôtel où vous rentrez. Il en est de même lorsque vous faites de longs trajets de ville à ville. En revanche, il peut être difficile de préciser son point à atteindre dès que l’on sort des sentiers battus, que l’on s’éloigne des secteurs plus fréquentés. Là encore, la langue peut devenir une contrainte.

Si vous avez l’habitude de raisonner en distance, il convient désormais de réfléchir en temps de trajet. La même distance ne prendra certainement pas le même temps sur la belle Nationale 13 du Sud, dans la plaine du Mékong, malgré les nombreux villages traversés, que sur la petite route de montagne s’approchant péniblement de Phongsaly (comptez alors du 20 à 30km/h de moyenne).