Il est délicat d’affirmer quels sont les plus beaux temples du Laos. Comme en Europe pour les églises, dans chaque village et dans chaque quartier en ville, il y a un temple avec son charme et son caractère propre.
A Luang Prabang par exemple, où leur concentration est exceptionnelle, chacun d’eux étalent des atours spécifiques. Mais c’est aussi un extraordinaire envoûtement que de se promener à la découverte des petits temples isolés perdus dans la nature alentour.
Dans les grandes lignes, il existe un cadre plus ou moins générique pour les temples du Laos mais cela reste très ouvert. Comme toujours dans le monde bouddhique, ce schéma n’est qu’un support assez vague laissant beaucoup de libertés.
Une enceinte aux murs crénelés ouverte aux quatre points cardinaux rappelle que l’on pouvait s’y réfugier en cas de danger. Les entrées sont d’ailleurs parfois placées sous la garde de puissants et effrayants gardiens.
Le sim est le bâtiment sacré où se déroulent les prières et les cérémonies. Il contient le Bouddha du temple, entouré de toutes les statues offertes au sanctuaire. Lorsque l’on parle du style du temple, on évoque en fait celui de son sim.
Sur le toit du sim, une rangée de parasols en nombre impair définit la place de ce temple dans la hiérarchie : 9 parasols ou plus et l’on a certainement affaire à un temple de haut statut, royal ou princier.
On trouve aussi une sala, local ouvert sur l’extérieur où se déroulent les repas des moines mais où peuvent aussi dormir les gens de passage ayant besoin d’un gîte pour la nuit. On y voit souvent un plafond richement décoré de mandalas et des vignettes représentant les principaux événements de la vie du Bouddha.
Dans la tour des cloches, cloche de bois, tambour ou gong, et cloche de bronze résonnent pour les appels de la vie quotidienne. Le bagnan, l’arbre sacré sous lequel Bouddha a atteint l’illumination est souvent ceint de bandes aux couleurs multicolores du bouddhisme.
Maé Thorani, la grande déesse de la Terre, rappelle que Bouddha l’invoqua afin de chasser les démons tentant de l’empêcher d’atteindre l’illumination. Elle tire sur sa longue tresse afin de créer le tourbillon qui emportera les importuns.
On trouve enfin un Bouddha en position de méditation protégé par le Naga qui déploie sa vaste corolle à sept têtes. Là encore, ce peut être un autre nombre que 7, mais toujours un nombre impair.
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Le style de Vientiane
Ce sont des temples dont le bâtiment du sim est à base étroite en regard de sa hauteur.
Le temple le plus célèbre de Vientiane est le Vat Sisakhet dont il faut admirer les milliers de Bouddhas et les belles fresques murales.
C’est le seul édifice à avoir survécu au pillage de la ville par les Siamois qui utilisèrent son cloître en guise de guichets pour collecter l'impôt. Ce cloître où le Bouddha semble se refléter à l’infini rappelle celui du That Inpeng à Savannakhet, deuxième stupa le plus sacré du Laos après le That Luang de Vientiane.
Face à lui, le Vat Ho Phra Kéo hébergeait le Bouddha d’émeraude avant que celui-ci ne soit déplacé à Bangkok. C’est aujourd’hui un musée très riche de multiples représentations de Bouddha.
Le Vat Simuang est particulièrement réputé. Il abrite le « pilier central » de la ville dont la légende veut qu’il ait été scellé là au moment de la construction de la cité, après qu’une jeune mariée enceinte se soit sacrifiée pour lui conférer son pouvoir.
Le style de Luang Prabang
A base large et avec les toits aux pans multiples descendant très bas vers le sol, on ne saurait décrire tous les temples de Luang Prabang. Nous nous contenterons de citer le plus célèbre, le Vat Xieng Thong, avec ses magnifiques peintures au pochoir, ses incroyables scènes en mosaïque et son splendide arbre de vie en façade.
Le style du Xieng Khouang
Il présente des similitudes avec le style de Luang Prabang mais les toits sont à un seul pan. Compte tenu des bombardements intensifs de la Plaine des Jarres durant la guerre du Vietnam, tous les temples de la région du Xieng Khouang ont été détruits. Il n’en reste plus qu’un seul de ce style, d’ailleurs à Luang Prabang : le Vat Souvanna Khili ou « temple de la montagne dorée ».
Mais comment évoquer les temples du Laos sans faire un détour par l’incontournable Vat Phou, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. Dédié à Shiva, « le temple de la montagne » est construit sur une chaîne de collines dont le point culminant évoque le lingam, le symbole phallique du dieu hindou. La source jaillissant du sommet complète la symbolique sacrée.